Sommaire Quelle décennie!!! Quelle décennie!!! Par Ronald Drapeau, agr., directeur général À l'approche de l'an 2000, plusieurs se remémorent le progrès phénoménal que la société a connu au cours du dernier siècle. Cette évolution, voire cette révolution, a influencé toutes les facettes de la vie quotidienne. Que l'on songe seulement à l'avènement de l'automobile, de l'électricité, des télécommunications, et on comprend toute l'importance que ces éléments ont pris dans la vie de tous les jours. on peut difficilement s'imaginer comment on pourrait s'en passer et avoir une vie normale et pourtant nos grands-parents, pour la plupart, ont vécu sans tout ça. Sera-t-il possible de connaître autant de progrès et de découvertes au cours du prochain siècle? Certains en doutent, d'autres en sont tout à fait certains. Ceci m'amène à faire le parallèle avec l'évolution qu'a connue l'insémination porcine au cours des dernières années. On peut dire, sans se tromper, que cette technique a littéralement explosé depuis 10 ans. Pour nous, au CIPQ inc., cette décennie qui se termine aura été marquante.
Ces statistiques nous indiquent clairement quelle importance représente désormais l'insémination comme outil de reproduction des troupeaux porcins québécois. Nous estimons que le taux d'insémination avoisine 80%. En ce qui regarde le CIPQ inc., les expéditions de l'année 1999 atteindront vraisemblablement 585 000 DD, un nombre en forte croissance par rapport à 1998. La dernière année de la décennie aura été à nouveau fertile en réalisations de toutes sortes afin d'améliorer le service auprès des producteurs et productrices de porcs du Ouébec.
Toutes ces réalisations poursuivent un seul et même objectif: améliorer le service et la qualité et rendre ainsi plus accessible et démocratique la pratique de l'insémination porcine. Nous abordons le début du prochain millénaire avec enthousiasme. Bien sûr, la prochaine décennie ne sera pas comparable à celle que nous venons de connaître en termes de développement. Cependant, nous comptons ne ménager aucun effort afin de seconder l'industrie porcine québécoise dans sa quête de l'excellence. Le directeur général Le réseau "Sperme Accès" prend de l'expansion. Deux nouveaux sites de dépôt viennent de joindre le réseau "Sperme Accès" du CIPQ inc.
Nous espérons que ces nouveaux sites connaîtront un grand succès auprès de nos clients de ces régions. Salon de l'agriculteur 2000 Le Salon de l'agriculteur 2000 se tiendra les 11, 12 et 13 janvier 2000 à l'Auberge des gouverneurs de Saint-Hyacinthe. Le CIPQ inc. y sera présent et le Detect-O-Max figurera parmi les finalistes du concours innovation. Venez nous voir à l'emplacement no.253, Il nous fera plaisir de vous y rencontrer.
La cryopréservation de la semence porcine: pour bientôt? Guylène Arsenault, DMV, M.Sc. et Jean-Paul Laforest, Agr, Ph.D. Même après sa mort, Starbuck aura eu près d'une centaine de progénitures. Sa semence était encore disponible quelque temps sur le marché international de l'IA bovine grâce au processus de cryopréservation. Malheureusement, 104Y (cf. Le Courrier, automne 1999) ne connaîtra pas la même postérité... La cryopréservation, ou conservation par la congélation, est une technique de conservation de la semence qui consiste à abaisser graduellement la température de la semence diluée jusqu'à ce qu'elle atteigne -196°C. La semence peut ensuite être conservée dans de l'azote liquide (température de -196°C) pendant des mois, voire des années. Actuellement, la cryopréservation de la semence porcine ne connaît pas le même succès que celle en IA bovine. Le principal intéressé, le spermatozoïde de verrat, est plus fragile que celui du taureau. Il est donc plus sensible à des variations de conditions externes pouvant modifier sa structure et sa physiologie. Les dommages induits par la cryopréservation se situent principalement au niveau de la membrane plasmique du spermatozoïde (figure 1). Ils affectent conséquemment le transport des spermatozoïdes dans le tractus génital de la truie ainsi que leur survie. Il est alors difficile d'obtenir de bonnes performances reproductrices chez les truies inséminées avec de la semence de verrat ayant été congelée, décongelée. En effet, le taux de gestation suite à l'IA avec semence cryopréservée est d'environ 50-60%, avec 2 porcelets de moins par portée qu'avec l'IA avec semence fraîche, ce qui en limite l'utilisation en situation commerciale. Depuis le début des années 70, suite à la première congélation réussie de semence de verrat en Angleterre, les chercheurs visent à évaluer quelles sont les causes des dommages survenant suite à l'abaissement de la température de la semence. Les différents protocoles de congélation mis au point au fil des ans suivent une procédure similaire, comportant plusieurs étapes: 1) concentration de la semence par élimination de liquide séminal; 2) stabilisation à une température de 15°C; 3) dilution du sperme dans un milieu cryoprotectant, contenant généralement du glycérol; 4) congélation graduelle et; 5) décongélation rapide dans un milieu de décongélation. Des travaux ont porté sur la vitesse ou le taux de l'abaissement de la température alors que d'autres portent sur la composition du milieu afin de mieux préserver l'intégrité membranaire du spermatozoïde. Le seuil critique pour la modification biochimique de la membrane du spermatozoïde se situe à une température de 15°C. En deçà de 15°C, l'intégrité membranaire est rompue. D'où l'importance de l'étape 2) puisque la stabilisation à 15°C conditionne la semence à mieux résister à des températures inférieures par la suite. La décongélation est également une étape critique puisqu'elle crée des variations osmotiques pouvant déshydrater le spermatozoïde et en détruire les structures internes. La procédure de cryopréservation induit, chez un bon nombre de spermatozoïdes de l'éjaculat cryopréservé, le processus de capacitation. La capacitation est un changement biochimique de la membrane du spermatozoïde qui doit nécessairement se produire dans le tractus génital femelle. Elle est essentielle pour que celui-ci puisse se lier à l'ovule au site de fécondation et le féconder. Cependant, les spermatozoïdes capacités sont très fragiles. Normalement, le processus de capacitation prend plus d'une heure avec la semence fraîche. Ceci permet aux spermatozoïdes d'atteindre les ovules avant d'être capacités. Dans la semence cryopréservée et décongelée, les spermatozoïdes déjà "cryocapacités" (hors du tractus génital de la truie) ne sont plus aptes à féconder en temps voulu et dégénèrent rapidement, d'où le faible taux de viabilité post-dégel de la semence cryopréservée. Bien que la recherche en ce domaine ait élucidé la plupart des mécanismes impliqués dans les modifications à la structure et à la physiologie du spermatozoïde cryopréservé, il reste à mettre au point un protocole de congélation de la semence qui préserverait le mieux le spermatozoïde porcin. Certains protocoles expérimentaux récents avec des paillettes géantes (5 ml) aplaties ou des pochettes semblent prometteurs mais restent à être testés. Également, l'addition de certaines substances au dilueur pourrait être bénéfique. Certains produits reconnus comme anti-oxydants peuvent aider à limiter les dommages de type oxydatif à la membrane du spermatozoïde cryopréservé et à retarder ainsi sa dégénérescence. La course est ouverte dans le domaine de la recherche en reproduction porcine afin de déterminer la meilleure technique c'est-à-dire celle qui offrirait un taux de réussite appréciable en IA. La cryopréservation pourra offrir aux producteurs québécois des avantages importants, soit la préservation de caractéristiques génétiques supérieures même après la mort des géniteurs, la diffusion au niveau international des gènes de qualité de notre cheptel. En contrepartie, elle offre la possibilité d'amélioration génétique ciblée par l'accès au matériel génétique de partout dans le monde et ce, sans le coût d'achat et d'importation de géniteurs ni le risque important de propagation de maladies qui en découle. La mise au point d'un protocole de congélation de la semence de verrat n'est pas une mince t'che. Mais la cryopréservation deviendra, dans un avenir rapproché, un outil disponible et essentiel à l'IA porcine... nous y travaillons personnellement. FERME PORCINE DE L'ANNÉE 1999 CATÉGORIE NAISSEUR Par Guy Bernard, DTA Lors de sa 13e édition, en avril dernier, le concours de la Ferme porcine de l'année a reconnu la Ferme Lucas Gass, grand gagnant dans la catégorie " Naisseur ". C'est donc à Lennoxville que nous nous sommes entretenus avec M. Lucas Gass & Mme Toni Kordic, propriétaires de la ferme. Il s'agit d'une ferme de 250 truies en production, où l'on sèvre environ 27 porcelets par truie par année. Les porcelets sont vendus à 16 jours d''ge en moyenne. L'insémination y est utilisée à 97% avec un taux de conception de 92%. Avec de tels résultats, il va s'en dire que l'on n'a pas affaire à des débutants en IA . Lucas a fait appel aux services du CIPQ inc. pour la première fois en 1989. À cette époque, la conservation de la semence à la ferme était problématique. Alors que, maintenant, le service de livraison et la qualité des appareils de conservation (THERMOFIX MC) sont particulièrement bien adaptés. On peut maintenant utiliser le plein potentiel de l'insémination artificielle. Voilà sûrement pourquoi il ne reste plus que deux (2 ) mâles présents sur la ferme ! Ces derniers ne servent plus qu'à aider lors de la détection des chaleurs et lors de l'insémination (stimulation). De plus, ils effectueront le premier accouplement avec les jeunes cochettes, qui seront inséminées pour le deuxième accouplement. Le sevrage s'effectue les lundi et jeudi à raison de six (6) truies à la fois. Lucas mentionne qu'il privilégie de laisser les truies de 60 à 90 minutes tranquilles dans leurs cages de mise bas, après leur avoir retiré leurs porcelets. Ce repos vise à minimiser le stress subi par les truies avant de les déplacer vers la gestation. Les truies sevrées sont ensuite déplacées vers le bloc saillie où elles sont logées en cage. Les mâles qui sont loin de ces dernières ( hors de leur vue), leur sont présentés à chaque jour à partir du lendemain du sevrage, jusqu'à leur retour en chaleur. Ils sont donc présentés deux (2) fois par jour à raison de 15 minutes à la fois. Lucas croit que ce contact sporadique est préférable à une présence constante, à cause du phénomène " d'accoutumance ". Par contre l'éleveur insiste qu'il est très important que la détection des chaleurs se doit d'être inscrit sous le signe de la constance, c'est-à-dire toujours à la même heure ( matin et soir ) pour habituer ses animaux à une certaine routine pour éviter de stresser inutilement ces derniers. Donc, lors de la détection, le mâle est devant les truies et l'éleveur se tient derrière pour vérifier les signes habituels ( grosseur, couleur, viscosité de la vulve). À ce moment il exerce une pression avec les mains sur le dos de la truie pour vérifier si elle manifeste le réflexe d'immobilité. Pour ce qui est de l'insémination, il faut tout d'abord mentionner que
le scénario habituel à la ferme est que les truies viennent en chaleur
cinq (5) jours après le sevrage. Les truies sont donc inséminées
le matin de la 5e journée et " doublées " le lendemain
matin (24 heures plus tard ). Occasionnellement, celle qui vient en chaleur la
quatrième (4e) journée, donc le lundi matin, sera inséminée
le lundi soir ( 12 heures plus tard). On ré-inséminera 12 heures
plus tard et encore 24 heures plus tard (3e fois) si elle est toujours en chaleurà
Avant d'inséminer, l'éleveur conserve les flacons de semence dans
ses poches pour 10-15 minutes. Cette précaution vise à réchauffer
la semence pour éviter de stresser inutilement la truie. Pendant l'insémination
,avec les mains, il exerce une légère pression sur le dos de la
truie. De plus, il " massera " le col de l'utérus de la truie
en poussant /retirant légèrement et en répétition
la tige d'insémination avec la main. Cette manière de procéder
imitera vaguement les stimulations exercées par le mâle lors de la
saillie naturelle. L'éleveur mentionne aussi qu'il veille à limiter
les écoulements de semence ( dû à une insémination
trop rapide ) en abaissant le flacon de semence au niveau de la vulve de la truie,
si nécessaire. Après l'insémination, il laisse habituellement
le mâle devant la truie pendant cinq (5) minutes. S'il note beaucoup de
rejets, il ré-inséminera plus rapidement ( 12 heures ). Toutes ces
précautions visent à " ne pas juste envoyer de la semence dans
le col, mais bien plus permettre qu'elle se rende aux oviductes ! ". Ce bref article vous a donné une bonne idée des procédures qui entourent l'utilisation de la technique de l'insémination à la Ferme Lucas Gass. Sûrement que quelques-unes des précautions prises par les deux jeunes éleveurs de Lennoxville méritent que l'on s'y attarde et expliquent qu'en partie l'excellence des résultats obtenus par eux. Félicitations encore à Lucas et Toni!
Grille tarifiaire 2000
Réseau "Sperme accès" Notre réseau Sperme Accès est très apprécié de notre clientèle comme en témoigne la rapidité avec laquelle certains dépôts se vident de leur contenu. Nous tâcherons d'ajuster le contenu de chaque dépôt en fonction de la demande et de la disponibilité de semence. Nous vous invitons donc de nouveau à téléphoner au dépôt de votre choix pour vérifier la disponibilité de semence avant de vous déplacer. Voici la liste des dépôts "Sperme Accès"
Concours de la Ferme porcine de l'année 2000. Par Nick Coudé , agr. M.Sc. Cette année encore le concours de la Ferme porcine de l'année se déroulera dans le cadre de l'Expo-Congrès du porc. Ce concours, contrairement à ce que plusieurs croient, n'est pas uniquement basé sur les performances techniques de l'élevage. Les réponses au questionnaire permettent d'évaluer les concurrents sur différents aspects de gestion technique et économique qui, au-delà des résultats techniques, permettront d'identifier les fermes modèles de demain. Le simple fait de compléter ce formulaire constitue un tour d'horizon de votre élevage qui permettra de le faire progresser. Je vous invite donc à participer à ce concours en grand nombre et à vous procurer votre formulaire auprès de votre représentant du CIPQ inc. Médaille de distinction agronomique Chaque année, l'Ordre des agronomes du Québec reconnaît le travail exceptionnel d'agronomes pour un projet, une cause particulière ou des actions ponctuelles qui ont contribué à l'évolution de l'agroalimentaire, ainsi qu'à la promotion et à la reconnaissance de la profession agronomique. Cette reconnaissance se traduit par la " médaille de distinction agronomique ". Cette année, l'insémination porcine est au cØur des récipiendaires puisque le directeur général du CIPQ inc., M. Ronald Drapeau, agronome, figure parmi ces derniers. Félicitations, M. Drapeau, pour cette distinction qui témoigne de la reconnaissance de vos pairs.
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